Le système éducatif togolais a souffert d’une contraction substantielle de son financement public au cours de la dernière décennie, ce qui contribue à expliquer la dégradation de son fonctionnement. Cela dit, le pays a tout de même alloué 4,4 % de son PIB à son système éducatif en 2000, un chiffre qui reste plus élevé que ce qui est observé chez la plupart de ses voisins. Ce chiffre suggère que les dégradations enregistrées dans le fonctionnement du système ont aussi résulté en partie de la difficulté qu’a eu le Togo à trouver les ajustements les plus appropriés. C’est là un enjeu majeur pour la politique éducative à venir et la revitalisation nécessaire du système Des ressources supplémentaires seront probablement nécessaires pour cela, mais ce sera sans doute, pour une part importante, dans la définition de nouveaux arbitrages et dans la recherche des gains de productivité des ressources existantes que la revitalisation devra être recherchée. Au plan quantitatif, le système a cependant progressé ces dix dernières années, comme l’indique le taux brut de scolarisation qui est resté proche de 100 % au niveau du primaire, a progressé de 32 à 50 % dans le secondaire, et de 8 à 15 % dans l’enseignement supérieur. Le système a pourtant connu des évolutions structurelles assez préoccupantes, concernant i) la structure des scolarisations avec un retrait progressif du secteur public et le développement d’une diversité défavorable à l’équité ; ii) des conditions d’enseignement peu propices à la qualité ; et iii) une régulation mal maîtrisée des flux d’élèves au sein du système. Les observations faites soulignent aussi que les contraintes qui ont pesé sur le système au cours des dix dernières années ont conduit à une dégradation de l’efficacité des divers dispositifs de gestion. En toute hypothèse, l’efficience de la gestion tant administrative et du personnel que pédagogique observée actuellement est telle que toute prise de décision pertinente de politique éducative globale n’aurait pas de sens si les procédures de gestion n’étaient pas sensiblement améliorées. Si on considère que la politique éducative implique des grands choix généraux, des dispositions à moyen terme et des ressources mobilisées pour le système considéré dans son ensemble, et à ses différents niveaux d’enseignement, la gestion intervient notamment dans deux grands domaines, à savoir : i) la répartition des ressources et du personnel dans les établissements scolaires individuels ; et ii) la transformation des ressources mises à disposition des établissements en divers modes d’apprentissage pour les élèves ou étudiants qui les fréquentent. Sur chacun de ces deux plans, des progrès sont essentiels. Conjointement au diagnostic du système éducatif togolais, ce rapport présente un modèle de simulation financière du système éducatif. Il permet tout d’abord de mettre en relation les actions de politique éducatives (ciblant la couverture du système, les modes de fonctionnement et les structures institutionnelles) susceptibles d’être envisagées avec leur impact en termes de dépenses budgétaires et, en second lieu, d’aligner le volume des dépenses (courantes et en capital) sur les ressources budgétaires qui pourraient, selon différents scénarios, être mobilisées pour le secteur.
Année de publication
2003
Lieu de publication
Washington, D.C.
Pages
xxviii, 99
Éditeur
World Bank
Collection
Série développement humain de la région Afrique: document de travail
Langue
Français
Groupe linguistique
Type de ressource