Le système éducatif est au cœur de tous les débats. Normal, l’École pose les fondations des sociétés futures car elle est déterminante pour notre prospérité future qui dépend largement des compétences et des connaissances que le système scolaire inculque aujourd’hui aux élèves. Cette année, le Maroc a accueilli dans ses écoles et universités un peu plus de neuf millions d’élèves et d’étudiants répartis entre les différents cycles de l’enseignement. Pour accueillir ces effectifs, l’État consent, chaque année, un effort financier substantiel à l’ensemble du système éducatif. Le niveau moyen de nos élèves serait parmi les plus faibles des pays de la région. Cette situation n’est ni viable ni acceptable. Circonstance aggravante, notre enseignement consomme de la ressource. Quelle que soit la réalité et quelles qu'en soient les causes, le jugement est rude.
Notre politique éducative oscille - au gré des conjonctures et des alternances - entre des moments de mise à plat de tous les problèmes éducatifs, qui ne dictent que rarement une ligne politique claire, et des retours sporadiques à des décisions prises de façon assez autoritaire, pour répondre, par exemple, à une crise budgétaire ou à un mouvement social. Ces fluctuations perturbent la mise en œuvre de la réforme. Toutes les sociétés, même les plus développées, sont constamment à la recherche de mécanismes stabilisateurs des politiques de l’éducation, car elles ont compris qu’une succession de réformes sans lendemain ne tenait pas lieu de réponse aux problèmes endémiques du système éducatif. Il importe que notre système apprenne à gérer intelligemment les réformes. Le pilotage du changement reste un art difficile, qui se heurte à des obstacles et passe par l’invention de formes institutionnelles originales.
La réforme du système éducatif ne peut se décréter ni être réductible à une simple augmentation des dépenses publiques. Les changements passent par une évolution des représentations, des identités, des compétences, des comportements professionnels et de l’organisation institutionnelle. Il est alors indispensable, pour que le changement programmé ne soit pas un faux-semblant, de se concerter sur son contenu avec les acteurs, pour emporter l’adhésion du plus grand nombre. Il reste à trouver les méthodes et les mécanismes qui produiraient une politique éducative à la fois négociée et forte.
La réforme du système éducatif face au dilemme de la gouvernance
Année de publication
2025
Pages
9
Collection
Policy brief, 09/25
Langue
Français
Région/Pays
Groupe linguistique
Type de ressource