La confrontation avec les publics scolaires défavorisés est génératrice d’une mise à l’épreuve de la pratique et de l’identité enseignante. Elle implique une formation spécifique des enseignants. Assurer une formation spécifique à ceux qui sont appelés à travailler avec des publics réputés difficiles ne signifie pas créer un métier d’enseignant différent. Ce qui est exigé de ceux qui enseignent à ces publics, ce sont des qualités et des aptitudes mobilisables dans tous les établissements. Les problèmes rencontrés face aux publics réputés difficiles et les moyens d’y répondre ne sont pas à la marge du système, mais au cœur de sa mutation dans une situation d’effet loupe où s’expriment de manière plus explicite des difficultés ailleurs plus rampantes. Former les enseignants à exercer dans des établissements et/ou classes réputés difficiles est donc un défi important. Il s’agit de faire de l’enseignant un acteur conscient de son métier et de son rôle: mobiliser tous les efforts pour ne laisser aucun jeune, quelle que soit son origine, au bord du chemin et permettre à chacun de développer ses potentialités. A l’aide d’exemples tirés des expériences françaises, européennes ou d’Amérique du Nord, l’auteur trace un tableau des enjeux, des défis à relever pour faire de la formation des enseignants une préparation à la mise en œuvre de stratégies appropriées pour la réussite des élèves et la gestion des problèmes d’autorité, de discipline et de conduite agressive de leur part. Il trace des pistes de réflexion et présente des propositions pour permettre de développer la profession enseignante et de retrouver les valeurs, l’éthique et l’ambition d’une école porteuse de sens pour les jeunes et leurs familles.

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